Déblatérations 1 – Étude du site


Québec est présentement à la recherche d’un concept pour son futur stade. Le projet est évalué à plus de 400 millions de $.

Le projet d’un nouveau stade à Québec naît du désir d’attirer les Jeux olympiques ainsi qu’une équipe des ligues majeures. L’édification de ce bâtiment marquera donc un point tournant pour la ville de Québec, qui désire se faire valoir à l’échelle internationale comme une ville empreinte d’une grande historicité, mais à la fois technologique, écoresponsable et tournée vers l’avenir. Le retour d’une équipe d’hockey à Québec marque un nouveau départ pour la ville après deux décennies d’une grande monotonie, d’un ralentissement économique accru par un vieillissement de la population.

Il faut donc en arriver à une forme architecturale évoquant le poids historique de la ville en Amérique du Nord mais annonçant tout aussi bien l’orientation vers laquelle la ville se dirige. Et au-delà de tout, le nouveau stade se doit de refléter l’ampleur de la culture locale pour le hockey.

Quoique l’emplacement du nouvel amphithéâtre fasse le sujet d’un certain débat, Le nouveau stade remplacera le Colisée Pepsi. Voici des photos satellites du site.


Si l’on regarde de plus près l’aménagement du territoire autour du site du Colisée, on peut le découper en trois zones distinctives, soit une zone de divertissement (A) où ce trouvera le Colisée même, une zone commerciale (B) et une zone résidentielle (C).
La zone A est aussi occupée par l’Hippodrome de Québec, le complex des Remparts, le Ludoplex et le Centre de Foire. Il s’agit d’un secteur qui a déjà connu de grands changements au cours des dernières années, notamment avec la construction du Ludoplex, un centre de jeu qui a créé beaucoup d’émois dans les médias, et d’un centre de Foire. Le développement commercial de Place Fleur de Lys avec la venue de grandes entreprises telle Sports Experts a aussi contribué au développement du quartier.Aussi, de grands axes routiers tels la 175 et la 138 découpent le territoire.
Ceci dit, le stade devra s’insérer dans ce contexte social, environnemental et économique pour arriver à non seulement combler mais aussi nourrir les aspirations des habitants de la ville de Québec.
Une firme d’architectes (?) vient d’octroyer un contrat d’une valeur de 80 000$ pour évaluer le « potentiel de développement commercial et résidentiel » du secteur du Colisée.

Siddarth Parasnis : Regard sur la maison


Voici un artiste qui a retenu mon attention cette semaine. Il s’agit de Siddarth Parasni, un artiste originaire d’Inde mais qui pratique à San Francisco en Californie.

Son oeuvre inspire pour sa légère complexité. Les jeux de lumières et de couleurs invitent l’oeil à la contemplation. On passerait de longues minutes à observer et à tenter de déchiffrer ces formes rectangulaires qui désirent offrir un nouveau point de vue sur la maison.

Je laisse parler ses oeuvres.

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Vers une architecture libre


Nous sommes aujourd’hui soumis à une pléiade d’images architecturales qui résultent de la multiplicité des ouvrages et des revues dédiée à l’architecture en parallèle avec l’essor des technologies d’information et de communication qui les diffusent à grande échelle. Hors, les constructions retenues pour la diffusion sont souvent les plus « tape à l’œil. » Ce choix rédactionnel peut entre autres s’expliquer par le besoin des médias de vendre des copies par des images surprenantes et sublimes qui attirent l’attention et par le désir des architectes d’être publiés et ainsi d’accroître leur popularité.

Cette pratique de plus en plus envisagée par les architectes s’inscrit en concert avec un marché de plus en plus mondialisé et où la compétition est féroce. Il y a donc une nécessité de se démarquer et de se faire valoir pour augmenter sa notoriété et assurer la survie de son entreprise. Néanmoins, cette vision d’une architecture désirant satisfaire à la fois le client mais aussi les plus grandes ambitions de l’architecte peut mener à un appauvrissement de la pratique et de la qualité architecturale. En essayant de satisfaire tous les partis, on ne satisfait personne complètement.

Le respect du site, le désir de créer et de concevoir un bâtiment qui s’intègrera à son milieu tout en honorant la commande d’un client est une caractéristique essentielle à tout projet architectural. Une conception architecturale riche est une création originale qui découle des contraintes posées par la commande, le contexte et le site. Il s’agit pour l’architecte de faire l’amalgame de ces contraintes pour en arriver à un ensemble architectural propre, distinct et imprégné du sens et de la poésie créé par ces contraintes.

À la lumière de ces caractéristiques, on comprend l’importance d’une liberté intellectuelle et d’une profonde réflexion contextuelle pour réaliser chaque projet. L’influence de variables externes, soit le désir de reconnaissance ou de publication, cherchant à servir des intérêts autres que ceux du client et du lieu peut donc hisser le projet vers des horizons étrangers et moins louables au succès du projet architectural. Il en va de soi que cette pratique est contraire aux devoirs de l’architecte.

D’autre part, l’idée de façonner un projet architectural avant d’en connaître la destination est appelée Ex Situ. Il s’agit d’une approche architecturale qui s’oppose à celle employée habituellement. Francois Blanciak consacre d’ailleurs un ouvrage expérimental fort intéressant à cet effet. L’avantage avec celle-ci est quelle permet d’approcher la forme en toute liberté des contraintes du site. L’absence de contraintes permet à l’architecte d’explorer à son aise et au maximum les possibilités de la forme.

En somme, comme le dernier exemplaire de la revue Esquisses nous en fait part dans son numéro du printemps 2010, la qualité en architecture est un concept à développer. Cette « qualité » doit toutefois être le fruit d’une réflexion originale. Cela ne veut pas dire qu’un architecte en phase d’inspiration doit se cloisonner pour créer, mais celui-ci doit savoir garder ses distances et analyser, à partir du mandat, les caractéristiques propres au projet pour dégager une forme originale et imprégnée de sens.

Fotarkitectur


Typologie d’une architecture québécoise contemporaine


Toute architecture doit puiser l’esprit de son temps. Tout en s’appropriant un lieu, un bâtiment doit pouvoir transposer les idéaux et le savoir faire d’une époque. L’architecture moderne a été marquée par une cassure avec tout ce qui s’était fait auparavant. Les techniques de construction et les nouveaux matériaux permettaient aux architectes de se lancer dans l’exploration de formes qui n’avait jamais pu être réalisées auparavant. Des architectes tels que le Corbusier et Oscar Niemeyer ont particulièrement travaillé en ce sens. L’utilisation massive du béton, qui caractérise aujourd’hui l’architecture des temps modernes, annonçait à l’époque l’arrivée des « temps nouveaux » en rupture complète avec les prémisses du passé. De manière générale, Le Corbusier dicta les règles de cette nouvelle architecture : le plan libre, les aires de services au rez-de-chaussée, des constructions sur pilotis et la terrace sur le toit.

Chapelle de Ronchamp par Le Corbusier

Congrès National du Brésil d'Oscar Niemeyer

À Québec, bien qu’elle aie tardé à venir, les immeubles modernes se sont rapidement approprié la ville alors que Québec vivait une période de grande croissance économique pendant les années soixante. Le gouvernement provincial a d’ailleurs développé ses édifices à bureaux à cette époque. Les grandes avancées techniques du XXe siècle auront aussi permis de diminuer grandement les délais de construction, ce qui était fort bénéfique lors d’une période de grande croissance. Il fallait « contenir » le développement économique. Des bâtiments fonctionnels et rapidement construits étaient donc la grande préoccupation de l’époque.

Le Complex G à Québec

Pour ses fondements très pragmatiques et son apparence souvent perçue comme étant drabe et froide, l’architecture moderne a été largement décriée tout au long de son évolution et même jusqu’à aujourd’hui. L’approche fonctionnaliste et minimaliste de l’architecture moderne est souvent critiquée en vertu d’un manque d’humanisme.

Cet humanisme, il est aujourd’hui retrouvé dans l’architecture contemporaine qui met davantage l’accent sur le confort des occupants, sur un esthétisme épuré mais empreint du lieu. Utilisant les techniques de construction éco énergétiques et dans une optique de développement durable, l’architecture contemporaine est aussi caractérisée par une enveloppe qui fait la juxtaposition de matériaux traditionnels (la pierre naturelle, le bois) à des matériaux modernes (aluminium, acier, béton et verre).

Préface


C’est souvent avant d’entrer profondément dans un élément, un champ de connaissance, une discipline, un nouveau sport ou un nouvel instrument de musique qu’il est possible de l’apprécier malgré son ignorance. Il ne s’agit pas d’un état d’esprit péjoratif, car c’est à ce moment qu’une personne peut s’exprimer le plus honnêtement et simplement sur un sujet en question. Le débutant détient le plus grand pouvoir quand il s’agit de jeter ses premières impressions en toute liberté. C’est dans cette aventure de critique sur l’architecture de Québec que je me lance aujourd’hui…

Je tenterai de décrire à ma façon les phénomènes architecturaux qui ont pris place dans l’histoire ou qui se développent dans la capitale du Québec. Cette analyse sera le fruit de mes observations lors de mes déambulations dans la cité et de mes lectures sur l’architecture québécoise dans son ensemble.

J’aurai pour but d’apporter un point de vue des plus originaux à une littérature qui m’apparaît homogène et peu abondante à première vue. Je profiterai à plein escient de ma jeune expérience en architecture et de mon expérience personnelle pour exprimer ma pensé.